Le salarié, au sein d'une entreprise, est soumis à deux types de « rendez-vous » avec son employeur. D'un côté, il y a l'entretien professionnel et d'un autre, l'entretien annuel d'évaluation ou EAE. Bien que ces deux entretiens conduisent à des actions de formations, ils ont chacun leurs finalités. Épluchons leurs différences dans cet article.
L'entretien professionnel : les objectifs
Imposé par le Code du travail dans son article L6315-1, pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, l'entretien processionnel s'adresse à tous les collaborateurs, quel que soit le type de contrat lié à l'entreprise. Cet entretien est donc une obligation. Et en cas de manquement à cette obligation, des sanctions sont infligées à l'entreprise.
Le rendez-vous peut être initié soit par l'employeur, soit par une personne apte à mener un entretien professionnel comme un consultant externe ou le responsable des ressources humaines.
Lors de cet entretien, il doit en sortir des informations susceptibles de faire évoluer la carrière de l'employé au sein de l'entreprise. Ainsi, au cours de l'échange, l'employeur doit aborder les points principaux, comme :
- les aspirations de l'employé (ses souhaits quant aux formations, certifications…),
- les perspectives d'évolution avancées au salarié,
- la mise au point de son parcours professionnel depuis son entrée ou depuis le dernier entretien.
Il ne s'agit en aucun cas d'une évaluation de son travail, mais plutôt d'une action qui va l'accompagner dans la construction de son projet d'avenir, et ce, en considérant aussi bien les intérêts de l'entreprise que ceux de l'employé. L’employeur doit donc préparer correctement l’entretien professionnel afin qu’il soit bénéfique aux deux parties.
L'entretien professionnel se fait tous les 2 ans. Tous les 6 ans, un bilan récapitulatif se tient pour vérifier si le salarié en question a pu réagir à cette action d'accompagnement. A-t-il pris part à au moins une formation ? A-t-il obtenu une certification professionnelle ou une VAE (validation des acquis de l'expérience) ? Ou a-t-il bénéficié d'une augmentation ou d'une promotion ?
L'EAE : ce qui en découle
Les articles L1222-1 à L1222-5 du Code du travail définissent l'entretien annuel d'évaluation. Il consiste à évaluer les aptitudes professionnelles de l'employé. L'employeur peut le mettre en place, mais ce n'est pas une obligation. Cependant, l'EAE (Entretien Annuel d’Evaluation) devient obligatoire lorsqu'une convention ou un accord collectif le prévoit.
Une grille d'évaluation peut servir de support directif. Et, plusieurs points peuvent être examinés. S'agissant entre autres du comportement de l'employé vis-à-vis de ses collègues et de sa hiérarchie, ses compétences spécifiques par rapport au poste occupé, etc. L'employé peut toutefois faire part de ses difficultés.
L'employeur en charge de l'évaluation doit donc poser un regard critique sur les résultats du salarié. Lors de l'EAE, il doit en sortir les forces et les faiblesses du salarié, afin de pouvoir instaurer des mesures tendant à améliorer les résultats, ainsi que de définir de nouveaux objectifs. Pour autant, une évaluation annuelle, même négative ne peut justifier un licenciement.
Les différences à retenir
Si l'entretien professionnel est une obligation incombant à l'employeur et qui doit se dérouler tous les deux ans, l'EAE est facultatif et il peut être initié par l'employeur une fois par an. En termes d'objectifs, l'entretien professionnel place l'employeur comme un accompagnateur, tandis que lors d'un EAE, il se tient comme un évaluateur dressant un bilan de résultats.